Le monde du travail est en pleine mutation, et heureusement.
J’ai récemment découvert Humanocracy, de Gary Hamel et Michele Zanini, et j’ai eu l’impression de lire un manifeste énonçant toutes les valeurs que je défends en matière de leadership. Si vous ne l’avez pas encore lu, voici son essence : la bureaucratie est dépassée, démoralisante et néfaste pour l’innovation. Hamel et Zanini défendent au contraire avec audace la création d’organisations centrées sur l’humain, où créativité, autonomie et sens sont les véritables moteurs de la réussite.
C’est un livre qui me touche directement et qui reflète l’essence même de ma façon de diriger notre entreprise. Après tout, « Des gens heureux, moteur de votre entreprise » n’est pas seulement un slogan pour nous. C’est une promesse. Et se libérer de la bureaucratie est essentiel pour tenir cette promesse.
Hamel et Zanini décrivent la bureaucratie comme le grand tueur silencieux de l’engagement et de la créativité. Ce sont la bureaucratie, la hiérarchie, l’obsession du contrôle qui anéantissent les qualités essentielles à la prospérité des organisations : adaptabilité, passion et initiative.
Et voilà le problème : la bureaucratie ne se contente pas de tuer la créativité. Elle sape la méritocratie. Elle privilégie la conformité à la compétence, la hiérarchie au talent. Les individus ne sont pas freinés par leurs propres capacités, mais par des systèmes conçus pour préserver le statu quo.
Pour moi, c’est inacceptable. Les idées les plus innovantes, le leadership le plus engagé et les solutions les plus transformatrices ne viennent pas des titres ou de l’ancienneté. Ils naissent du talent, de l’effort et de l’impact.
La méritocratie consiste à donner aux individus les moyens de s’épanouir grâce à leurs compétences, leur créativité et leurs contributions, et non à leur rang ou à leur habileté à jouer la carte de la politique interne. Et si nous voulons vraiment donner la priorité à l’humain, nous devons sans cesse reconnaître, récompenser et promouvoir le mérite authentique.
Les auteurs nous invitent à repenser le leadership. Cela s’inscrit parfaitement dans notre philosophie : « Des collaborateurs heureux, moteur de votre entreprise.» C’est en créant un environnement où chacun se sent libre de s’investir pleinement au travail, où la créativité et l’initiative sont valorisées au-delà de la simple conformité, que la magie opère.
Et la méritocratie est au cœur de cette vision. Chez nous, nous nous engageons à mettre en place des systèmes qui récompensent les individus pour leurs contributions, et non pour leur poste. Voici comment nous y parvenons :
Autonomisation des équipes : Nous promouvons activement l’autonomie en encourageant les équipes à se fixer leurs propres objectifs et à expérimenter sans crainte de l’échec. Il ne s’agit pas seulement d’innovation, mais de reconnaître l’excellence du travail, quelle que soit son origine.
Aplatissement des hiérarchies : Les titres et les organigrammes comptent moins que la valeur ajoutée de chacun. Nous brisons les silos et créons des communautés où les idées peuvent circuler librement, quel que soit le rang ou le rôle.
Promotion de la co-création : La véritable innovation naît lorsque chacun a la parole. Nous encourageons la collaboration non seulement au sein des équipes, mais dans toute l’organisation, car les grandes idées ne respectent pas les frontières départementales.
Encouragement de l’apprentissage continu : Nous privilégions l’évolution plutôt que la perfection. Notre objectif est de créer une culture de l’expérimentation où les erreurs sont valorisées comme des opportunités d’apprentissage.
Récompenser l’impact, pas le rang : Nous nous engageons à reconnaître et à récompenser les contributions au mérite. Cela signifie célébrer la résolution créative de problèmes, le leadership audacieux et la collaboration authentique, quels que soient les titres ou l’ancienneté.
Ce qui me touche le plus dans l’Humanocratie, c’est l’accent mis sur le leadership de l’intérieur. Hamel et Zanini soulignent que se libérer de la bureaucratie ne consiste pas seulement à changer les structures, mais aussi à changer les mentalités. Et cela commence par nous, en tant que dirigeants.
J’ai pris conscience que responsabiliser les autres signifie renoncer au contrôle. Cela signifie faire confiance aux gens pour qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes, sans micromanagement ni frein à la créativité. Cela signifie accepter sa vulnérabilité et admettre que je n’ai pas toutes les réponses.
Car en vérité, aucun d’entre nous ne les a. Et ce n’est pas grave. Mais voici un point qui me tient encore plus à cœur : la méritocratie est non négociable. Le talent mérite d’être reconnu et récompensé. Chacun mérite des opportunités basées sur ses compétences et ses contributions, et non sur son intégration dans une hiérarchie rigide.
Si vous ne construisez pas une culture qui valorise le mérite, vous laissez le talent inexploité. Et je ne l’accepterai pas. Car l’activation du potentiel humain est la clé de tout ce que nous voulons accomplir. L’avenir appartient aux entreprises agiles, centrées sur l’humain et profondément engagées dans l’autonomisation de leurs collaborateurs. Et je suis fier de dire que nous sommes sur cette voie.
Mais ce n’est pas un parcours sans fin. C’est un processus continu d’apprentissage, d’évolution et de fidélité à nos convictions. Les anciennes règles du leadership s’effondrent. Et pour ma part, je ne pourrais pas m’en réjouir davantage. Car lorsqu’on démantèle la bureaucratie, qu’on récompense le véritable mérite et qu’on libère le potentiel humain, des choses extraordinaires se produisent.
Et je suis là pour veiller à ce que nous ne l’oubliions jamais.
Avec affection,
Amanda